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Les Pillages

                                Cambriolage de l'Europe

 

 

 

Ainsi tout comme l’art officiel est imposé en Allemagne, les œuvres qui constituent l’art dégénéré sont condamnées mais aussi recherchées par les nazis.

 

Sur un plan idéologique aussi bien que pratique, les nazis accordent la même valeur au pillage artistique et culturel qu'aux conquêtes territoriales et aux victoires militaires. Contrairement aux pays de l'Est qui veulent faire disparaitre l'art, les allemands admirent et envient la culture française : leur but est de s'approprier l'héritage de Louis XIV, Napoléon ou même Napoléon III.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La défaite inattendue de l'armée française et la mise en place de l'Occupation allemande procurent aux nazis une occasion de faire main basse sur un fabuleux butin de guerre.

 

UN DEFI

 

C’est alors, que dès son arrivée au pouvoir, Hitler met en place le plus grand pillage d’œuvres d’art de l’histoire. En effet son entrée à l’Académie des beaux-arts ayant été deux fois refusée par Vienne en 1907 et 1908, le Führer lance une sorte de défi à celle-ci et décide de mettre en place une cité culturelle (avec théâtre, opéra et bibliothèque), mais aussi un musée à Linz (sa ville natale), regroupant le maximum d’œuvres d’art : son Führermuseum.  C’est ainsi que commence le plus grand « cambriolage Â» européen jamais connu jusqu’alors.

 

LE PILLAGE DE L'EUROPE

 

Dès les premières semaines de l'occupation, une liste de noms établie par des experts allemands permet aux nazis d'investir plusieurs galeries célèbres, dont les propriétaires sont des juifs français et de les vider de leur précieux contenu.

 

Certaines de ces collections portent des noms prestigieux, comme celle de Paul Rosenberg, celle de la famille Rothschild, celle des frères Bernheim-Jeune ou encore la collection d'Alphonse Kann et la collection David-Weill.

Pendant les 12 années du Reich, le pillage sera sans merci. De nombreux juifs traqués par les nazis se verront confisquer tous leurs biens.

Effectivement, l'objectif d'Hitler est la création d'un espace vital pour l’Allemagne, d'où les Juifs seraient absents. La politique de persécution menée dans les années 30 vise donc à leur faire quitter l'Allemagne et c’est l’une des raisons pour laquelle ils seront les plus touchés par le pillage des nazis. En quelques mois, la plupart des collections appartenant à des Juifs, ou non, ont été spoliées, et parfois même des collections ­publiques (comme celles des départements d'Alsace).

Quelquefois encore, la ­situation se complique du fait que les ­musées nationaux, en 1939, ont accepté, afin de les protéger, de prendre la garde d'œuvres privées appartenant à des Juifs, ce qui est le cas avec les Rothschild. Mais aucune collection n’est épargnée.

 

D’où la mise en place par les nazis, de services destinés à organiser les pillages. La confiscation d'oeuvres d'art en France occupée est dirigée par trois organismes officiels distincts :

 

   -le Kunstschutz (Direction militaire pour la protection de l'art) directement commandé par le haut gouvernement de la Wehrmacht.

 

   -l'ambassade d'Allemagne à Paris, dirigée par le ministre des Affaires Etrangères, Joachim Von Ribbentrop

 

   -l'ERR (Einsatzab Reichsleiters Rosenberg : Détachement spécial du Reichsleiter Rosenberg), placé sous les ordres d'Alfred Rosenberg, idéologue et chef du parti national-socialiste.

 

    -le Sonderkommando Künsberg (Commando spécial Künsberg) et le Sonderauftrag Linz (Mission Spéciale Linz), sont également des organisations nazies qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, ont systématiquement pillé les trésors culturels dans les territoires occupés par la Wehrmacht (nom de l’armée allemande sous le IIIe Reich) au profit personnel du Führer.

 

C’est donc de 1940 à 1944, que l’ERR se servira partout ou elle pourra afin d’augmenter le butin des nazis et de satisfaire les désirs d’Hitler. Que ce soit bijoux, argenterie, tableaux, tapisseries, vaisselle, objets d’art ou autres, tout sera pillé au profit du Reich. L’occupation de Paris sera alors une inépuisable source d’objets d’art pour les nazis.

Et en août 1944, lors de l'évacuation de Paris par les troupes allemandes, la France a été le pays le plus pillé de toute l'Europe de l'Ouest.

Le total des biens confisqués par les nazis se monterait à plus de 100 000 oeuvres d'art, 500 000 pièces de mobilier, et plus d'un million de livres et manuscrits.

 

 

 

LES DIFFERENTS DEPOTS

 

Le fruit des confiscations, des spoliations et des pillages sera conservé dans différents dépôts notamment le musée parisien du Jeu de Paume où le maréchal du Reich Hermann Goring fera un tri des Å“uvres du Führermuseum avant de les faire expédier en Allemagne. C'est d'ailleurs lui 

qui bénéficiera le plus directement des confiscations d'oeuvres d'art en

France. (particulièrement dans les collections juives.) Ainsi en 1944 aura

lieu l’expédition outre-Rhin constituées de 52 wagons d’œuvres d’art

européennes (en particulier françaises) qui quittera le Jeu de Paume

pour se diriger vers le château de Louis II de Bavière : Neuschwanstein.

Ce chargement comportait de nombreuses Å“uvres comme :

La Fauconnière d'Hans Makart, ou Charles III de Bourbon rendant visite

au Pape Benoît XIV à Rome, de Giovanni Paolo Pannini ; ou bien

L’Astronome et Le Géomètre, de Vermeer.

Mais heureusement grâce à l’attachée de conservation au Jeu de

Paume, Rose Valland, le convoi n’atteindra jamais la frontière.

 

 

 

 

                                                                                                                    - La Fauconnière, d'Hans Makart.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

           - Charles III de Bourbon rendant visite au Pape Benoît XIV à Rome, de Giovanni Paolo Pannini.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                  - L’Astronome, de Vermeer.                                               - Le Géomètre, de Vermeer.

 

 

 

 

QUELQUES TRAFIQUES D'OEUVRES

 

On estime aujourd’hui à 5 millions d’œuvres et objets d’art le pillage effectué par les nazis, sans compter les Å“uvres de l’exposition de l’art dit « dégénéré Â». On sait, depuis, que le nombre considérable de ces Å“uvres fut exploité par 4 marchands allemands chargés de les détruire : Hildebrand Gurlitt, marchand d’art qui participe à l’écoulement des toiles de l’art dégénéré en 1938 ; Bruno Lohse et Karl Haberstock, et d'autres marchands allemands.

A son architecte et ami, Albert Speer, Hitler confie : "C'était le rêve de ma vie que de voir Paris.(...) Par le passé, j'avais examiné l'éventualité d'une destruction de Paris. Mais quand nous en aurons terminé avec Berlin, Paris ne sera plus qu'une ombre..."

Hitler à Paris avec Albert Speer ( à gauche) et Arno Brecker.

Dans cet extrait de reportage, il s'agit effectivement du marchant allemand Hildebrand Gurlitt, qui après la Seconde Guerre Mondiale, a laissé comme héritage à son fils Cornelius Gurlitt, plus de 1 400 oeuvres d'art pillées par les nazis.

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