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Dès l'installation du pouvoir nazi, la production artistique est controlée en Allemagne. Adilf Hitler, frustré par son échec aux Beaux-Arts, se lance le plus grand pillage d'oeuvres d'art jamais vu dans le monde.

De nombreuses personnes vont alors résister et chercheront par tous les moyens à protéger leur patrimoine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                              

- Adolf Hitler devant la maquette du Fürhermuseum.

 

Les Monuments Men

 

 

Entre 1941 et 1944, 29 convois quitteront Paris pour le Reich, soit 138 wagons remplis de 4170 caisses : c'est le plus grand pillage d'oeuvres d'art de tous les temps.

En France, comme chez les Alliés, des hommes se révoltent contre ce vol massif.

A Paris, Jacques Jaujard, directeur des Musées Nationaux, Rose Valland, attachée de conservation au musée du Jeu de Paume, et beaucoup d'autres, font tout leur possible pour déjouer les ordres de Vichy et la convoitise du Führer.

Enfin en juin 1943, Georges L. Stout, conservateur d’art à Harvard, comprend la nécessité d'établir une troupe d'élite dédiée à "la sauvergarde de l'art, des monuments, et des archives". Baptisés Monuments Men, ces hommes et ces femmes issus de 13 pays sont conservateurs, historiens, archivistes, ou encore architectes, et presque tous inaptes au combat.

 

 

Ils constituent le " Monuments Fine Arts and Archives program", groupe créé en juin 1943 par le général Eisenhower.

Les débuts sont difficiles : "Nous n'avions pas de camions, pas de Jeep. Rien que nos chaussures. Et aucun soutient de la bureaucratie" se souvient Charles Parkhurst, l'un des 350 Monuments Men.

Leur but premier est de mettre en lieu sûr les oeuvres d'art majeures qui constituent le patrimoine européen. A l'entrée des Alliés en Allemagne, leur rôle évolue : ils ont pour mission de récuperer les oeuvres d'art dérobées par les nazis aux collectionneurs juifs ou privés, ainsi qu'aux musées.

En France, grâce aux listes de Rose Valland sur le contenu des caisses d'objets d'art qui partait vers l'Allemagne (expédition Outre-Rhin, cf. 3-Les pillages), les Monuments Men ont récuperé une partie du butin dans les mines de sel de Heilbronn (Allemagne) et d'Altausse (Autriche).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

"Cela regorgeait d'objets", se rappelle Harry Ettlinger qui avait 19 ans lorsqu'il a rejoint le groupe.

 

Les Monuments Men seront également utiles pour fournir des informations sur le patrimoine culturel, pour protéger les oeuvres en zone de combat, pour rechercher des oeuvres disparues, et pour dresser les inventaires.

Lors de la préparation de la prise de Florence, les troupes alliées se fonderont sur les photos prises par les monuments men, afin que les pilotes évitent d'endommager les monuments importants de la ville, durant les bombardements.

A partir de la fin mars 1945, les alliés commencent à découvrir des entrepôts cachés où l'on retrouve des oeuvres d'art, au coeur de ce qui va devenir la plus grande "chasse au trésor de l'Histoire".

Jusqu'en 1951, les Monuments Men vont rechercher et réussir à localiser dans plus de 1500 caches cinq millions d'oeuvres volées par Hitler et les nazis à des particuliers ou à des musées (cf.1-Ce qui a été retrouvé).

 

Parmi ces cachettes, on trouve notamment :

 

-Berchtesgaden : où l'on trouve plus de 1000 tableaux et sculptures volés par le Reichsmarschall Hermann Goering. Ils y avaient été transféré depuis sa propriété privée en avril 1945, pour les protéger des troupes russes.

 

-le château de Neuschwanstein : on y retrouve 6000 objets volés pour la plupart par les ERR d'Alfred Rosenberg, aux collections privées françaises.

 

 

-L'agneau mystique  de Gand, lors de sa récupération dans la mine de sel d'Altausse

-la mine d'Aultassee, en Autriche : cette gigantesque mine de sel servait de dépôt aux nazis pour leurs pillages, et les oeuvres provenant des collections autrichiennes. Parmi les plus célèbres découvertes dans cette mine, on compte La Madone de Bruges de Michel-Ange , et l'Agneau mystique de Van Eyck. 

La Madone de Bruges

 

QUELQUES MONUMENTS MEN

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Georges Stout (1897-1978) : Vétéran de la Première Guerre Mondiale, il fut l'inspirateur et l'âme des Monuments Men. Dès 1942, il écrivait: "Les monuments ne sont pas seulement beaux à regarder(...) Ils expriment une foi en certaines valeurs(...)La protection des monuments est indispensable à la conduite d'une guerre juste." Il supervisa l'action des Monuments Men en Europe en 1944 et 1945.

 

 - James Rorimer (1905-1966) : Ce jeune conservateur du Métropolitain de New-York débarque en Normandie en tant que sous-lieutenant en 1944. Sa détermination et son amitié avec Rose Valland lui permettent d'établir une liste d'objets d'art volés par les nazis. Au château de Neuschwanstein, il découvre les catalogues des milliers d'oeuvres saisies par l'ERR (Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg)

 

- Harry Ettlinger (1926) : Le plus jeune de la bande est l'un des rares Monuments Men encore en vie. Juif allemand, il fuit aux Etats-Unis en 1938 et revient en 1945 en Europe comme soldat américain. De la mine d'Heilbronn il remonte à la surface 73 caisses contenant les vitraux de la cathédrale de Strasbourg. C'est dans ses profondeurs qu'il admire pour la première fois l'autoportrait de Rembrandt qu'il n'avait pu admirer dans sa ville natale 10 ans auparavant, les lois antijuives lui interdisant l'accès du musée.

Harry Ettlinger devant l'autoportrait de Rembrandt en 1945

Harry Ettlinger devant l'autoportrait de Rembrandt en 2014

-Rose Valland (1898-1980) est décrite par l'historien et auteur du livre Monuments Men comme une femme qui "a risqué sa vie quotidiennement, espionnant des officiers nazis, se présentant comme une assistante qui ne parlait pas un mot d'allemand alors qu'elle transmettait des informations à la Résistance."

 

-Plaque en mémoire de Rose Valland sur le mur de la galerie nationale du Jeu de Paume à Paris.

-Enfin Jacques Jaujard, (1895-1967) qui ne fait pourtant pas partie des Monuments Men, a également beaucoup contribué à sauvegarder le patrimoine culturel français. Il organise, contre les injonctions du gouvernement de Vichy, le déménagement et la mise en sûreté en province des Å“uvres d'art du musée du Louvre. Il contribue à la sauvegarde des collections d'art publiques et privées et encourage l'action de Rose Valland au musée du Jeu de Paume.

Après la guerre, il recevra la médaille de la Résistance et sera nommé commandeur de la Légion d'Honneur.

Le film Monuments Men

L'histoire de ces hommes et femmes qui se sont consacrés à la sauvegarde du patrimoine culturel européen été portée à la connaissance du grand public, grâce au film de Georges Clooney Monuments Men, sorti en 2014.

Ce film retrace, de manière romancée, la formation des Monuments Men puis leurs actions pour sauver les plus belles oeuvres des grands artistes de toute l'Europe.

Pour réaliser son film, Georges Clooney s'est inspiré du livre de Robert Edsel, Monuments Men, publié en 2009.

Claire Simone, dont le personnage est inspiré par Rose Valland, dans le film Monuments Men.

Hermann Goering au musée du Jeu de Paume, dans le film Monuments Men.

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